Même si l’ère de la conclusion d’ententes constitutionnelles et des référendums s’efface peu à peu de la mémoire collective au Canada, le programme politique demeure rempli de problèmes non résolus qui pourraient facilement diviser les Canadiennes et les Canadiens sur les failles de la région et de l’identité. La crise du secteur du pétrole et du gaz n’a fait qu’accroître les controverses entourant non seulement les politiques relatives à l’énergie et à l’environnement, mais aussi les ententes de partage des richesses plus larges au sein de la fédération. Les récentes élections au Québec ont permis d’observer les niveaux d’appui populaire les plus bas à vie pour les partis souverainistes et fédéralistes avoués. Les provinces de l’Atlantique continuent quant à elles de chercher des façons de contrer leur déclin démographique et leur faible pouvoir économique, alors que le Nord, en plein développement, cherche sa place au sein du programme politique national. Et le manque de mesures concrètes pour traduire les engagements verbaux faits à l’égard de la réconciliation avec les peuples autochtones menace de miner l’harmonie du pays ici, et la réputation du Canada à l’étranger.

Ces questions sont considérées par les gouvernements, les groupes de réflexion et les médias, mais il est aussi important que le reste des Canadiennes et des Canadiens se fassent entendre, puisqu’ils ont à la fois le droit de parole et des intérêts à l’égard des résultats.

C’est pour cette raison que six organismes de premier plan des quatre coins du Canada se sont réunis pour mener une des études d’opinion publique les plus grandes et exhaustives du pays concernant la fédération canadienne. Le sondage, mené auprès de 5732 Canadiennes et Canadiens, brosse un portrait unique des attitudes et des priorités des Canadiennes et Canadiens des 13 provinces et territoires, et d’un suréchantillon composé des peuples autochtones (Premières Nations, métis et inuit). De nombreuses questions incluses dans le sondage étaient tirées de sondages nationaux précédents remontant à aussi loin que les années 1980, ce qui a fourni une base utile pour comprendre comment l’opinion publique a changé (ou non) au fil du temps.

La recherche a été menée par l’Environics Institute for Survey Research, la Fondation Canada West, le Centre Mowat, le Centre d’analyse politique – Constitution et Fédéralisme, l’Institut de recherche en politiques publiques et le Brian Mulroney Institute of Government de l’Université Saint Francis Xavier.